Entretien avec Yves Jeuland, réalisateur de films documentaires

Date de publication:

19 mars 2019

Durée:

1h09

Animateur:

Thibault Elie

RÉSUMÉ

Depuis vingt ans Yves Jeuland filme en cinéma direct les « ogres » de la vie politique française. Des films documentaires pour la télévision ou le grand écran qu’il consacre aux différents temps de la vie des hommes de pouvoirs. Il dresse ainsi dans Paris à tout prix le portrait de Bertand Delanoë au moment où il fait campagne pour la mairie de Paris en 2001 ; puis le rencontre à la fin de son deuxième mandat en 2014 pour discuter de son bilan dans Delanoë libéré.

Reprenant le fil d’une élection locale avec Un village en campagne en 2008, Yves Jeuland saisit la fin du mandat de George Frêche en Languedoc-Roussillon en 2010 avec Le Président. Il réalise ensuite À l’Elysée, un temps de président, documentaire au cœur du pouvoir politique en suivant François Hollande pendant six mois au milieu de son mandat. Un téléfilm diffusé en 2015 qui s’est distingué par sa forme de cinéma direct inédite à la télévision française.

Pour Yves Jeuland le documentaire est une forme filmique particulière qui s’intéresse au réel et permet de retrouver une certaine lenteur alors que la vitesse de l’information a augmenté depuis ses premiers films. Une pratique documentaire qu’il aborde seul au tournage, sans cadreur ni ingénieur du son. Face au flux de rushes qu’il accumule, il est aidé par des monteuses pour construire le récit par la sélection et l’assemblage des séquences.

Passionné par la politique depuis son enfance, Yves Jeuland a été un citoyen engagé dans sa jeunesse. Il refuse de considérer son cinéma comme « militant ». Ne prenant pas partie pour un camp ou l’autre, n’étant pas non plus dans une démarche critique, il défend une troisième voie documentaire « entre révérence et irrévérence ». Pour Yves Jeuland le documentaire politique est autant le travail d’un pêcheur à la ligne que d’un conteur d’histoires.

LES CHAPITRES

00:00:49 — Être réalisateur de films documentaires c’est s’intéresser au réel d’hier comme d’aujourd’hui
00:07:58 — Filmer l’exercice du pouvoir à l’Élysée avec Un temps de président : récit d’un tournage en cinéma direct
00:15:38 — Le documentaire comme école de la lenteur à l’heure du flux continu d’images politiques
00:23:36 — Solitaire au tournage mais en duo au montage avec des monteuses qu’il faut écouter
00:31:59 — Le citoyen Yves Jeuland : passionné de politique depuis ses 6 ans et engagé en élections dans sa jeunesse
00:34:15 — Des films qui ne sont pas militants mais cherchent une 3ème voie entre révérence et irrévérence
00:39:57 — Filmer les « ogres » c’est faire un documentaire animalier où l’on apprivoise les hommes politiques
00:44:58 — Trouver le bon cadre en documentaire c’est être un pêcheur à la ligne et non être prédateur
00:52:16 — Capter le son tout en pensant à l’image & le travail sur la composition musicale pour ajouter du sens
00:01:04 — Que faire après avoir tout filmé en politique ? Réflexions sur les derniers documentaires politiques

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BIOGRAPHIE

Né en 1968, Yves Jeuland commence sa carrière comme archiviste à la télévision. Engagé politiquement, il réalise ses premiers documentaires avec Scènes de classe en Bavière puis Rêves d’énarques en 1999. Sa série documentaire Paris à tout prix, consacrée aux élections municipales de 2001, lui permet d’obtenir le Sept d’or de la meilleure série documentaire la même année.

Il poursuit les films en cinéma direct sur l’histoire politique avec Un village en campagne en 2008, Le Président en 2010, Les Gens du Monde en 2014 (sélection officielle du Festival de Cannes) puis À l’Elysée, un temps de président diffusé en 2015 sur France 3.

S’il est connu pour ses films en cinéma direct, Yves Jeuland travaille sur de nombreux documentaires constitués de films d’archives. Ses sujets sont variés. Histoire politique, avec l’histoire du parti communiste avec Camarades en 2004 et Parts de Marchais en 2007, celle du Parti Socialiste avec Le Siècles des socialistes en 2005 ; comme histoire des minorités avec Bleu, blanc, rose sur l’histoire des homosexuels en France avec Comme un juif en France, documentaire historique de l’affaire Dreyfus à nos jours.

Enfin certains de ses documentaires dressent le portrait de figures artistiques : Il est minuit, Paris s’éveille sur les cabarets en 2012, sur le cinéma avec L’extravagant Monsieur Piccoli puis Un Français nommé Gabin en 2017 ou encore la littérature avec La Vie balagan de Marceline Lordian-Ivens en 2018. Il travaille actuellement sur un film-hommage à Charlie Chaplin avec France Télévisions.

NOTRE CONSEIL DE FILM

Edouard mon pote de droite, documentaires en deux épisodes de Laurent Cibien, qui renouvelle le documentaire politique. Filmé par un ami d’enfance d’Edouard Philippe (maire du Havre puis soutien d’Alain Juppé à la campagne de 2017), il propose un regard inédit et une confrontation idéologique avec son personnage principal. Un film drôle qui archive l’ascension d’un homme politique sur une dizaine d’années.

FILMOGRAPHIE SÉLECTIVE

Cliquez sur les images pour lire les bandes-annonces.

POUR APPROFONDIR

L’écriture documentaire avec des images d’archives, entretien d’Yves Jeuland à propos de l’autre part de sa filmographie que nous n’avons pas pu aborder dans notre entretien.

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