Entretien avec Elina Löwensohn, actrice & interprète

Date de publication:

11 novembre 2019

Durée:

1h26

Animateurs:

Thibault Elie, Julien Rolland

RÉSUMÉ

Actrice, voilà peut-être un métier qui n’apparaît pas comme créatif ou technique au premier abord. Et pourtant Elina Löwensohn déploie son corps, son visage, ses émotions, ses gestes au service d’histoires, d’univers et de personnages qu’elle incarne à l’écran. Pour elle, si elle n’est pas artiste ou autrice, c’est parce qu’elle est dépendante du désir des autres : les réalisateurs ou réalisatrices et leurs histoires.

Nous évoquons avec elle le travail sur Les Garçons Sauvages, long-métrage du français Bertrand Mandico. Vivant avec lui, elle est de tous ses films depuis dix ans. Si elle est impliquée dans son personnage dès l’écriture, c’est au fur et à mesure des répétitions qu’elle arrive à trouver le ton juste, en le ré-ajustant jusqu’au tournage. Avec Bertrand Mandico, son travail d’actrice se poursuit jusqu’à la post-synchronisation de tous les dialogues dans un studio à la fin du tournage.

Pour Elina Löwensohn la lumière créée et ajustée par le directeur de la photographie est essentielle à sa performance d’actrice. Comme l’air que l’on respire, la lumière protège l’actrice et donne un périmètre où l’on peut inventer et imaginer son personnage. La conscience qu’en a une actrice, ou un acteur, est précise et sensible. Pour s’abandonner à la caméra, il faut que la lumière soit juste. Selon elle, ce n’est toutefois pas le rôle de l’actrice de demander au chef opérateur de modifier la lumière.

Partageant sa vie avec un réalisateur, elle s’est rendue compte des difficultés de créer en France aujourd’hui : des critères pour plaire aux commissions, un désengagement de l’Etat renforcé par Emmanuel Macron… Malgré tout, cette avidité de créer s’incarne dans la collection 20+1, série de courts-métrages en duo avec Bertrand Mandico réalisés avec un artisanat et une économie de moyens qui montrent, selon elle, que le cinéma c’est entre la vie et la mort.

LES CHAPITRES

00:02:54 — Être actrice ou comédienne, c’est être dépendante du désir des auteurs ou réalisateurs
00:06:58 — Le travail de préparation du personnage de Dr. Sévérine dans Les Garçons Sauvages de Mandico
00:13:44 — L’expérience de tournage des Garçons Sauvages et la recherche d’une atmosphère organique sur le plateau
00:33:57 — Un parcours entre la Roumanie, le Brooklyn des années 1990 et la France
00:49:12 — Sombre de Philippe Grandrieux : un film avec peu de dialogues plus intéressant pour une actrice
01:01:35 — La lumière baigne l’actrice et lui donne un périmètre où l’on peut créer
01:08:53 — Faire l’amour à la caméra c’est sentir un autre personnage et une pensée à travers elle
01:13:33 — De la difficulté de faire du cinéma indépendant en France aujourd’hui

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BIOGRAPHIE

Née en Roumanie et expatriée aux Etats-Unis à l’adolescence, Elina Löwensohn a tourné dans de nombreux courts et longs-métrages de fiction. Elle débuté avec le réalisateur américain Hal Hartley dans Theory of Achievement, Simple Men, Amateur et Flirt, quatre films tournés entre 1991 et 1995. Elle a ensuite continué dans le film de vampires new-yorkais Nadja de Michael Almereyada ou encore avec les réalisateurs américains Steven Spielberg pour La liste de Schindler en 1993 et Julian Schnabel pour Basquiat en 1996.

En France Elina Löwensohn a joué pour Philippe Grandrieux dans son somptueux Sombre en 1998 ; pour Jean-Pierre Jeunet dans Un long-dimanche de fiançailles en 2003 ; pour Betrand Bonello dans De la guerre en 2008 ; pour Abdelatif Kechiche dans Vénus noire en 2010 mais encore avec Cédric Kahn, Valérie Donzelli, Guillaume Nicloux, Guy Maddin ou Yann Gonzalez, remarqué pour Un couteau dans le coeur en 2018.

Depuis 2011 Elina Löwensohn collabore sur les films, courts, moyens et longs du réalisateur français Bertrand Mandico. Boro in the box ; Prehistoric cabaret ; Depressive Cop ; Féminisme, rafale et politique ;  Les Garçons Sauvages, prix Louis Delluc du meilleur premier film en 2018, et bientôt  After Blue, long-métrage dont le tournage a débuté récemment. Une relation artistique proche et complice dont nous avons tenter de comprendre les ressorts.

Sa voix nous berce aussi puisqu’elle a interprété des chansons, prêté sa  voix à des films d’animation comme La jeune fille sans mains en 2016, dans des pièces de théâtre ou même à des parcours d’exposition comme pour le Centre Pompidou en 2019 avec La préhistoire, une énigme moderne.

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