Entretien avec Eduardo Williams, fabricant de films

Date de publication:

9 novembre 2020

Durée:

1h39

Animateur:

Thibault Elie, Maxime Rodriguez

RÉSUMÉ

Buenos Aires, Maputo, Bohol. Qu’est-ce qui relie ces lieux ? Une caméra. Comment passe-t-on de l’Argentine au Mozambique, du Mozambique aux Philippines ? Qu’est-ce que représente la connexion dans un monde hyperconnecté ? Notre invité Eduardo Williams, jeune cinéaste argentin, a filmé dans The Human Surge trois personnages qui sont autant les petits pixels d’un écran de smartphone que les fourmis d’un terrier.

Son premier long-métrage, sorti en VOD directement sur le site du distributeur et éditeur Shellac, aurait dû sortir en salles et c’est donc sur petit écran que nous l’avons découvert, confiné comme plusieurs milliards d’humains sur la planète à ce moment-là. Un coup du sort qui nous prive de découvrir sur grand écran les magnifiques textures de votre film — nous en reparlerons — mais c’était peut-être là aussi une chance pour nous, spectateurs, puisque The Human Surge questionne les liens invisibles, transfrontaliers, immatériels, surnaturels peut-être, qui nous unissent tous. 

Eduardo Williams voit son rôle de « réalisateur », ou plutôt de « filmmaker », comme l’organisateur et non comme le chef. Il se pose toujours la question : « Où doit être le chef ? » afin de laisser de la place aux autres, comédiens ou équipe technique afin qu’ils expriment le maximum de leur créativité. L’autre partie du travail de réalisateur consiste à trouver de l’argent pour faire les films et pour survivre. Une difficulté particulière car les institutions ne comprennent pas toujours les projets de films et demandent à voir le film avant qu’il soit tourné…

Le jeune cinéaste argentin est pourtant amateur des nouvelles technologies et explore leurs potentialités : une petite caméra embarquée à un ballon dans J’ai oublié en 2014 puis une caméra 360° miniature dans Parsi en 2018. Ces nouveaux outils offrent une légèreté, une mobilité et une simplicité de tournage qui redéfinie la liberté qu’un réalisateur peut avoir. À la rencontre des jeunes du Vietnam ou de Guinée-Bissau, Eduardo Williams souhaite tisser des liens entre les pays non-occidentaux. Dans Parsi, son usage avant-gardiste de la caméra 360° lui a permis d’être totalement absent du tournage : la caméra n’avait pas besoin d’opérateur et le cadrage pouvait s’opérer au montage. Une nouvelle manière d’être « fabricant de films »…

LES CHAPITRES

00:01:56 — Être réalisateur c’est se demander « Où doit être le chef ? »
00:07:13 The Human Surge, épopée tripartite faite de connexions entre pays
00:17:58 — Donner de l’espace aux autres dans le processus de création
00:28:48 — Trois caméras, trois textures d’images, trois pays
00:43:47 —  De l’impossibilité de comprendre les fourmis
00:53:50 — « Mon grand-père a prédit que j’allais être réalisateur »
01:09:24 — Découvrir de nouveaux pays et leurs jeunesses
01:18:54 — Parsi, utilisation avant-gardiste de la caméra 360°

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LIENS EXTERNES

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Fiche IMDB

BIOGRAPHIE

Eduardo Williams est né en 1987 à Buenos Aires, en Argentine. Il a étudié à l’université
cinématographique de Buenos Aires et au Fresnoy du Studio national des arts
contemporains en France. Ses premiers courts métrages ont été tournés en Argentine,
mais ses œuvres les plus récentes furent tournées dans différentes parties du monde,
traitant de l’incertitude du voyage et des connexions spontanées faites dans divers
contextes comme problématiques centrales de son approche cinématographique. Ses
courts métrages Pude ver un puma (2011) et Que je tombe tout le temps ? (2013), furent
présentés à la Quinzaine des Réalisateurs et la Cinéfondation du Festival de Cannes. Son
court métrage suivant, Tôi quên rồi! (2014) fut sélectioné au FID Marseille.
Son premier long-métrage El auge del humano (2016), a remporté le Pardo d’oro du
meilleur film dans la sélection Cinéastes du présent au Festival du film de Locarno. Il
poursuit sa carrière en festival en passant par Toronto IFF, le Festival du Film de New
York, le Tate Modern, la Viennale et bien d’autres.

Biographie issue du dossier de presse du film.

THE HUMAN SURGE (2016)

Bande-annonce
Synopsis

« Travailler et perdre son travail. Marcher, arriver, se saluer, se connecter ou chercher la connexion. D’Argentine au Mozambique, du Mozambique aux Philippines, l’errance de quelques jeunes gens pour lesquelles certaines choses semblent totalement égales, ou presque.

Dans cette quête sans hâte, quelque chose du mystère, de la poésie  qui nous réunit tous, et pas seulement les êtres humains, va être dévoilé. »

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