Date de publication:
14 octobre 2019
Durée:
1h04
Animateurs:
Thibault Elie, Maxime Rodriguez
Réalisateur d’une trentaine de courts-métrages et de trois long-métrages, Jean-Gabriel Périot s’exprime sous différentes formes cinématographiques et proposer une vision critique du monde. Un cinéma politique qu’il revendique et défend depuis le début des années 2000.
Son dernier film, Nos Défaites, sorti le 9 octobre 2019 est le fruit d’une invitation d’un lycée à réaliser un film avec des jeunes de 1ère option cinéma. De cette possibilité de rencontre, Jean-Gabriel Périot a choisi de confronter ces lycéens aux images et mots issus de la période de 1968 en France.
Une confrontation passée par l’archives de films emblématiques dont les jeunes ont tourné des « remakes » et par des entretiens avec eux sur leur rapport à la politique, aux luttes et aux choix qu’ils devront faire adultes. Jean-Gabriel Périot a utilisé la fragilité de leur jeu et de leurs mots pour dresser le portrait de cette jeunesse, entre tristesse et optimisme.
Un rapport aux archives qu’il entretient depuis ses premiers films, où il utilise des photographies ou de films du XXème siècle afin de revisiter l’Histoire. Il revient ici sur deux de ses travaux, Dies Irae (2005) et Under Twilight (2006) pour expliquer leur genèse et les expérimentations visuelles ou sonores qui ont modelé ces films.
Interrogé sur la représentation cinématographique et médiatique des Gilets Jaunes, Jean-Gabriel Périot indique « ne pas savoir filmer le contemporain ». Malgré le retour du cinéma militant qui a filmé ce mouvement populaire, il pense qu’il faudra un jour raconter cette histoire par le montage d’archives issues des Gilets Jaunes ou des télévisions, comme il avait pu le faire dans son film Une Jeunesse Allemande (2015).
Face aux images de terrorisme issues de Daesh ou des activistes nationalistes d’extrême-droite, Jean-Gabriel Périot indique ne pas comprendre ces images et ne pas arriver à les penser. Malgré son travail sur les terroristes-cinéastes des années 1970 en Allemagne, il ne pourrait pas les remonter…mais considère que d’autres personnes en seraient capables pour leur donner du sens.
00:02:39 — Réalisateur-monteur, une approche artisanale de la fabrication de films
00:03:59 — Nos Défaites, film documentaire sur la parole avec des lycéens d’Ivry-sur-Seine
00:11:32 — Un film politique faisant le lien entre mai 68 et la jeunesse de 2019
00:25:59 — Un épilogue de lutte nouvelle, entre optimisme et fond de tristesse
00:31:49 — Dies Irae, film de traversée autour de la Shoah construit par expérimentations de montage
00:44:05 — Under Twilight, film sur l’esthétisation des images de guerre
00:53:04 — Les Gilets Jaunes, entre renouveau du film militant et possibilités futures de remontage
00:58:42 — L’incompréhension face aux images issues du terrorisme, entre publicité et empathie ?
Né en 1974, Jean-Gabriel Périot travaille d’abord en tant que monteur sur des documentaires notamment pour la télévision. Il commence en parallèle un travail prolifique de réalisation de courts-métrages, notamment de remontages d’archives.
Des thèmes se dégagent de son travail. La violence au cœur de la Seconde Guerre Mondiale avec la catastrophe nucléaire d’Hiroshima engendrée par les bombardements américains en 1945, abordé avec le montage et animation d’archives photos 200.000 fantômes (2007) ou et le long-métrage de fiction Lumières d’été (2017) ; de nouveau les bombardements américains avec Under Twilight (2005) ou encore Dies Irae (2005), road movie de photos de routes évoquant la Shoah.
La Seconde Guerre Mondiale également évoquée dans ses images violentes, traumatiques, catastrophiques avec le remontages de films intitulé Eût-elle été criminelle (2006) montrant le spectacle des femmes tondues à la Libération en France. Autre thème : l’Allemagne des années 1970 pour penser les liens entre activisme politique, front cinématographique
et action terroriste violente dans le long-métrage d’archives Une jeunesse allemande (2015).
Jean-Gabriel Périot a également réalisé des documentaires et des fictions filmés, dont certains peuvent être retrouvés ci-dessous.
Cinémas libertaires, au service des forces de transgression et de révolte est une compilation d’articles autour du « corpus méconnu des films issus des idéaux libertaires, depuis la lutte armée jusqu’aux pensées de la non-violence. Il décrit la diversité des pratiques inventées par les réalisateurs engagés (…) certaines de ses figures parmi les plus créatrices, enthousiasmantes, libératrices. ». Un article est consacré au « montage dissident » chez Jean-Gabriel Périot et accompagné d’un entretien avec le réalisateur.
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« Sur la représentation du travail, ou comment l’on repense à la lutte des classes… »
« Nous n’aurons pas de lendemains qui chantent.
Nous ne vivons pas une époque formidable.
Etait-ce mieux avant ? »
« , de ton amour
Ressouviens-toi, pourqu’en ce jour
Je ne sois perdu sans retour. »
« Beauté et/ou Destruction »
« France, été 1944 »
« Hiroshima, 1914-2006 »
« Jeune homme, cherche travail… »
« Si la politique est appelé à revenir, ce ne sera que par le côté du sauvage et de l’imprésentable ; là où s’élèvera cette sourde rumeur où se laisse distinguer le grondement : « Nous, Plèbe ; nous, barbares ! » (Alain Brossat) »
« Vous ne savez pas qui nous sommes. »
« Un film légumier et politique (de merde) »
« Nous qui cherchons encore qui nous sommes
Nous qui cherchons encore quoi faire »
« Calais, France, septembre 2016 »
« Témoignage de Madame Kasaoka, survivant du bombardement de Hiroshima, filmé pendant le tournage de Lumières d’été. »
« C’est comme si c’était le moment, comme si l’après pointait l’avant
(clip pour le single de Lady Sir) »
« Faire groupe, faire face les unes aux autres ;
d’une polyphonie à un chœur,
chanter, chanter encore, donner de la voix. »